« Marguerite » de Jacky Durand

Dans Marguerite de Jacky Durand, on suit le cheminement intérieur subtil et tout en nuances d’une femme tout au long de la seconde guerre mondiale. D’abord jeune mariée, Marguerite s’investit avec joie dans la construction de son nouveau nid avec son époux, qu’elle aime de toute son âme. Seulement quelques mois après leur mariage, Pierre est mobilisé au front et Marguerite se retrouve seule entre les 4 murs de leur petite maison. Alors que la scène d’ouverture du livre, violente, nous montrait l’héroïne tondue à la Libération, les chapitres suivants repartent en arrière en 1939 et l’écriture s’étire en montrant Marguerite tentant de se raccrocher au quotidien pour tenir et combler le vide abyssal que l’absence de Pierre génère dans son esprit et dans son corps. Si l’approche globale des émotions et pensées qui agitent Marguerite est plutôt réussie, il n’en est pas de même pour l’évocation du manque physique qui revient à chaque chapitre sous la plume de l’auteur. Dans un premier temps, la litanie régulière du manque de l’homme et de son désir est un peu lassant et même lourde dans la structure du livre. De plus, la description du désir féminin est maladroite et remplie d’un certain nombre de clichés qui fatiguent la lectrice que je suis. Néanmoins, j’ai apprécié l’approche de la psychologie de l’héroïne, faites de nuances, d’hésitations, de prise de conscience et d’émancipation. Avis partagé, mais auteur à suivre.

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